lundi 18 octobre 2010

Le "E-commerce", un secteur créatif et un succès qui ne se dément pas

Le e-commerce en ligne poursuit sa percée et fait de plus en plus d'émules. D'après les prévisions Xerfi, il devrait d'ailleurs afficher une croissance avoisinant les 20% en 2011 et en 2012. Il faut dire que les cyber-marchands sont suffisamment alertes et imaginatifs pour mettre en place des offres alternatives « en phase avec les attentes d’un consommateur radin-malin et désormais totalement décomplexé dans sa recherche de bonnes affaires » explique Xerfi Research dans son étude « L'e-commerce face aux nouveaux modes de consommation ». C'est donc aujourd'hui la grande mode des ventes événementielles, des déstockages, des achats groupés, de l'occasion, mais aussi du troc, de la location ou encore du cashback.
 
 Les cybers-acheteurs sont de plus en plus dans la phase de la maturité

La crise économique* s'est, en effet, avérée propice à l’émergence de certaines catégories de sites permettant aux foyers français de faire des économies, de réaliser des achats malins et « ainsi de continuer à consommer certaines catégories de biens et services traditionnellement très exposées aux arbitrages de consommation » souligne Xerfi Research. C'est le cas notamment de la vente privée dont Vente-privée.com est le leader incontestable. En 2009, le site a enregistré un chiffre d'affaires de 680 millions d'euros et confirme sa position de numéro un d'année en année. Face à cette hégémonie, les concurrents ont été contraints de revoir leur stratégie. Cela dit, même si Vente Privée est le poids lourds du secteur, le domaine de la vente événementielle reste toutefois très attractif. Notez par exemple qu'Accel Partners vient d'entrer au capital de Showroomprivé, numéro 2 du secteur avec 75 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier.
 
Du côté de l'occasion, Leboncoin.fr s'est rapidement imposé comme la pierre angulaire du marché avec deux avantages de taille : sa gratuité et sa simplicité d'utilisation. Ce qui a évidemment obligé eBay et Priceminister à revoir leurs services et à modifier leurs grilles de tarifs. Soutenu depuis juin dernier la japonais Rakuten, PriceMinister est d'ailleurs devenu le principal site de e-commerce français (au niveau de l'audience) devant eBay.

En ce qui concerne la location, l'offre n'en est qu'à ses premiers balbutiements. Et même si le lancement de Lokéo (location d'appareils électroménager et multimédia) devrait amener d'autres enseignes d'équipement de la maison à s'engouffrer dans la brèche, Xerfi Research estime que le marché de la location reste encore largement sous-exploité.


Le troc, lui aussi, n'est pour l'instant pas très développé. Ce segment est dominé par des sites rémunérés grâce à la publicité qui se contentent de mettre en relation les internautes. Cependant, des sites comme Trocminute.com, véritable plateforme communautaire d'échanges, pourrait bien changer la donne.


Deux autres catégories de site ont également refait surface ces derniers temps :

  • Les sites de cashback. « Le marché attire de nombreux opérateurs issus de secteurs variés » fait remarquer Xerfi Research. « Parmi les acteurs non spécialisés ayant lancé une offre de cashback entre 2008 et 2010 : le numéro deux mondial des cartes de crédit MasterCard ; la filiale bancaire de Carrefour, Pass Services Financiers ; le leader de la fidélisation en ligne Maximiles ; le comparateur de prix Kelkoo ».

  • Les sites d'achat groupé. Cette année, plusieurs sites du genre se sont lancés dont Clubdeal, Groupon, Dealissimme, Radins.com et ConsoGlobe qui, en plus, d'une boutique de produits bio et de contenus éditoriaux (dossiers, bons plans, etc.), propose des services d'occasion, de location, d'échange et de don.
L'étude révèle par ailleurs que le développement de ces sites passe par une large exploitation de la notion de communauté (avec l'utilisation des réseaux sociaux, mais aussi le regroupement des internautes par zones de résidence, par centres d'intérêt, etc.) et par un élargissement de l'offre à des gammes de produits et services de plus en plus nombreuses.

Enfin, Xerfi Research signale que tous ces sites s'appuient principalement sur deux business models : la rémunération grâce à une marge sur la vente, la revente ou la location du bien, ou la perception d'une commission sur transaction (vente ou location), conjuguée à des recettes publicitaires, des frais d'insertion des offres ou un abonnement au site.

Xerfi rappelle que les retailers, encore peu présents sur ces marchés en ligne, prennent " progressivement conscience des enjeux et opportunités que représentent ces nouveaux modes de consommation ". Certains d’entre eux se sont très récemment lancés sur l’un des segments de marché précédemment cités. La Fnac est présente sur le marché en ligne de l’occasion par l’intermédiaire de sa market place depuis 2009.  Initialement réservée aux vendeurs professionnels, cette dernière s'est ouverte aux particuliers en septembre de la même année. Fnac.com propose également un service de cashback, mis au point avec l’appui du spécialiste eBuyClub, depuis 2010. Groupe d’appartenance des enseignes Boulanger et Electro Dépôt, HTM a officiellement lancé Lokeo.fr, un site de location d’appareils électroménagers, multimédia et informatiques en juin 2010. Intermarché a ouvert Family Troc, une plateforme d’échange entre particuliers accessibles depuis la page Facebook « tous unis contre la vie chère » en septembre 2010. Enfin, la Caverne des Particuliers, Troc de l’Ile (rebaptisée Troc.com) et Cash Converters sont les principales enseignes de dépôt-vente et d’achat-vente à proposer un site marchand ou une market place de biens d’occasion. Certains de leurs concurrents, comme Cash Express (et son site dropexpress.fr), proposent un « drop-off store », autrement dit un service de vente sur eBay.
 
Quel que soit le site et le business model choisi, « Internet demeure un laboratoire d’idées et d’initiatives nouvelles » souligne Delphine David, auteur de l'étude. « Plus que pour tout autre circuit de distribution, les impacts de la crise sur l’élaboration de business models et des stratégies marketing vont se concrétiser par un renforcement de la créativité et l’émergence de concepts novateurs ».

* Les prévisions de Xerfi font état d’une baisse du pouvoir d’achat par ménage sur l’ensemble de la période 2010-2012. Il faudra patienter jusqu’à la fin de l’année 2011 pour que la consommation des ménages amorce son redressement (ce qui se soldera par une croissance de +1,6% en moyenne annuelle en 2012, après un décevant 0,4% en 2011). D’ici là, des choix s’imposent aux consommateurs.


L’analyse relative aux arbitrages des ménages sur les dépenses dites « non contraintes » a abouti à la constitution de trois groupes de dépenses :

  •   Les « condamnés » : les postes de consommation les plus exposés aux arbitrages des ménages qui sont l’automobile, la restauration, les vêtements.

  •   Les « épargnés », c'est-à-dire, les postes dont la consommation va continuer de progresser plus rapidement que la moyenne : l’entretien de la maison (bricolage, jardinage), la culture, les loisirs, le tourisme de proximité et le bien-être (produits et soins de beauté).

  •   Les postes en « sursis », autrement dit, ceux qui ont une position intermédiaire et qui peuvent faire l’objet d’arbitrages aussi bien positifs que négatifs. Il s’agit de l’équipement du foyer (décoration, meubles et appareils ménagers), de l’équipement de la personne (maroquinerie, bijouterie, horlogerie et chaussures), ainsi que du tourisme (séjours touristiques, hôtellerie…).  

Source : (http://www.itrnews.com/)

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