Aujourd'hui, tout le monde veut se lancer dans le commerce par internet. Mais derrière l'apparente facilité, bien des difficultés sont à surmonter, exemple avec Intégral Pêche.
Internet, ça a l'air facile. Trop peut-être et nombreux sont ceux qui s'y brûlent les ailes, pensant qu'il suffit de monter un site et que ça roule tout seul. « Pas du tout », sourit Dominique Dumont, créateur du site Intégral Pêche, installé à la pépinière d'entreprises Crescendo. Déjà, il faut un investissement de base, « pour mon cas, un site complet avec beaucoup de fonctionnalités, c'est 15.000€», ce qui reste moins élevé que pour un commerce « en dur », et surtout, il faut passer le cap de la première année. « C'est le plus difficile, le temps d'être référencé par les moteurs de recherche ».
Les journées sont longues…
Et en attendant, il faut payer à Google. « C'est simple, ils facturent au clic. ça paraît équitable, mais quand on sait qu'on fait une vente pour 100 visites… ».
Bref, il faut investir, mais pas seulement financièrement. Il faut du temps. « Je fais des journées de 12 à 14 heures, il faut répondre au téléphone et faire évoluer en permanence le site, c'est comme la vitrine d'un magasin. » Et s'occuper des expéditions. Car si le e-commerce peut paraître virtuel, ça reste du commerce. Dominique gère donc un petit stock.
« Pour certains articles, notamment les plus gros, ça part direct du fournisseur. Mais pour les articles courants, le client veut les recevoir sous 24 heures. Sinon, il va voir ailleurs, la concurrence est très rude sur le net. C'est pour ça qu'il faut aussi s'appuyer sur un réseau de fournisseurs sérieux, car le client, in fine, se retournera contre vous, pas contre le fournisseur, s'il se trompe de produit, s'il expédie en retard. C'est pour ça que je préfère faire des commandes groupées quand c'est possible, les centraliser ici et les réexpédier. » Pour maîtriser un peu les choses…
La passion, ça paye
Finalement, le e-commerce, pour celui qui le pratique, ce n'est pas si virtuel que ça. Et pas si facile… Mais quand on s'en donne la peine, ça marche.
« Je me suis lancé fin 2009, et pour le moment, avec une centaine de clients/mois, dans toute la France et même en Europe, je suis pile dans l'objectif. Et aujourd'hui, le site est rentable. Mais il faut s'accrocher. »
Et ne pas se lancer dans l'aventure sans un solide bagage. Dominique était responsable commercial dans une grosse entreprise et il a toujours été passionné par l'informatique et internet.
Deux préalables pour espérer réussir. « Je suis aussi passionné de pêche, et ça, c'est important aussi. Car les clients veulent des réponses précises à des questions très complexes. » Et derrière l'écran, il y a des hommes, finalement, le virtuel, ça n'existe pas…
Comment se lancer dans le e-commerce ?
Face à une demande croissante, la CCI a organisé, il y a peu, une réunion d'information sur le e-commerce. Un succès, si l'on en juge par la participation : une centaine de commerçants ont écouté les nombreux intervenants qui ont balayé l'ensemble du sujet. Sans doute trop touffu pour la plupart, qui ne souhaitent pas devenir des pure players (en faire leur activité principale comme Intégral Pêche par exemple), mais simplement ouvrir une fenêtre supplémentaire, notamment dans l'artisanat et les produits du terroir. L'investissement ? Environ 5.000€ (entre 15 et 20.000€ pour une activité pure player) même si le Crédit agricole propose des solutions clés en mains pour 55 €/mois. Consciente que cette réunion était très dense, Cécile Pérès, en charge du e-commerce à la CCI, planche sur d'autres réunions thématiques où seront abordés plus en détail chacun des différents aspects du e-commerce. En tout cas, c'était une bonne première approche. Il ne reste plus qu'à concrétiser et approfondir.
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Une centaine de commerçants intéressés par le e-commerce |
Le chiffre : 600
Articles>Référencés.Sur son site Intégral Pêche, Dominique Dumont propose plus de 600 références. Le plus délicat, c'est d'y intégrer sans cesse les nouveautés et de tenir compte de la saisonnalité de la pêche.
«Un site de vente par internet n'est pas juste un relais entre les clients et les fournisseurs. C'est une entreprise comme une autre, avec les mêmes contraintes.»
Source : (http://www.ladepeche.fr/)