Comment monétiser l'Internet mobile ? Va-t-on reproduire le modèle de l’Internet fixe ou bien de nouveaux modèles de revenus vont-ils voir le jour ? Quelles seront les tendances ?
Les professionnels pensent depuis longtemps aux possibilités que l'Internet mobile peut offrir aux marketeurs, annonceurs et éditeurs. Il n'y a pas de doute que ce secteur est en pleine croissance. Selon Gartner, leader des prévisions en matière de technologies, on dénombrera 1,82 milliard de smartphones et autres téléphones Internet en service à travers le monde dans trois ans, soit davantage que le nombre estimé de PC (1,78 milliard).
Cependant, du point de vue du marketing numérique, le potentiel de l'Internet mobile est encore loin d'être pleinement exploité. L'un des aspects de son développement qui reste à résoudre tient à la manière de le monétiser. Va-t-on reproduire le modèle de l'Internet fixe ou bien de nouveaux modèles de revenus vont-ils voir le jour ? Quelles seront les tendances ?
Imaginons, une dizaine d'années en arrière, qu'Internet ait été lancé sur des terminaux mobiles plutôt que sur des ordinateurs de bureau, nous aurons d'après moi une bonne partie de la réponse. Faisons un instant abstraction de tout le bagage associé à l'Internet fixe et portons sur l'Internet mobile un regard neuf, en oubliant la convention qui veut que la publicité soit le seul modèle de revenus envisageable.
Personne ne peut nier que la gestion de campagnes de publicité efficaces sur le Web mobile est délicate. Il suffit d'observer le format des terminaux mobiles pour voir immédiatement où se situe le défi : la taille de l'écran pose toutes sortes de problèmes d'affichage. Au niveau le plus élémentaire, ces équipements ne sont tout simplement pas adaptés à la publicité telle que nous la connaissons sur le Web.
Un autre aspect, peut-être moins évident, à prendre en compte est notre « relation » avec notre mobile. Nous l'emportons partout avec nous. Il y a fort à parier que les deux choses que la plupart d'entre nous ont en main lorsqu'ils quittent leur domicile sont un trousseau de clés et un mobile, probablement un téléphone. Sans parler de la panique qui nous saisit si nous pensons l'avoir perdu... Par conséquent, la relation que nous entretenons avec notre téléphone est bien différente de celle qui nous lie à notre ordinateur : elle est d'ordre plus personnel.
Selon B.J. Fogg, chercheur à l'université Stanford et auteur de "Persuasive Technology: Using Computers to Change What We Think and Do", notre "relation particulière" avec le téléphone mobile s'explique en partie par le fait que nous avons celui-ci en permanence sur nous. L'utilisateur s'attache ainsi plus étroitement à son mobile qu'à son ordinateur de bureau ou portable. Du reste, il partage bien plus volontiers ces derniers que son mobile, ce qui prouve leur caractère moins personnel.
Or, du fait de ce lien personnel avec notre mobile, nous consommons les contenus différemment et nous nous montrons moins réceptifs à certains types d'information. Nous souhaitons choisir ce nous lisons, écoutons et achetons (et à quel endroit), sans avoir besoin de nous le voir dicté par autrui. De ce point de vue, la publicité, par exemple, pourrait être considérée comme trop intrusive.
Je souhaiterais avancer que la publicité ne sera pas le seul moyen de monétiser le Web mobile. Le e-commerce pourrait faire l'affaire. Pensez-y : personnelles et sécurisées, les transactions peuvent être gérées via un seul compte centralisé (votre facture mobile) par l'intermédiaire de votre opérateur mobile avec qui vous entretenez déjà une relation de confiance. Ce modèle se prête bien mieux aux coupons de remise et peut facilement traiter les micro-paiements.
Nous n'en sommes qu'aux prémices et ma théorie reste à démontrer. Une récente étude de Morgan Stanley consacrée à l'Internet mobile prévoit que, tandis que la publicité représente aujourd'hui 40% des recettes de l'Internet fixe, cette proportion n'est que de 5% sur l'Internet mobile, ce qui paraît apporter de l'eau à mon moulin, ne trouvez-vous pas ? La publicité traditionnelle sur le Web n'est simplement pas adaptée à l'Internet mobile. Moi, je mise sur le modèle e-commerce. Et vous ?
Cependant, du point de vue du marketing numérique, le potentiel de l'Internet mobile est encore loin d'être pleinement exploité. L'un des aspects de son développement qui reste à résoudre tient à la manière de le monétiser. Va-t-on reproduire le modèle de l'Internet fixe ou bien de nouveaux modèles de revenus vont-ils voir le jour ? Quelles seront les tendances ?
Imaginons, une dizaine d'années en arrière, qu'Internet ait été lancé sur des terminaux mobiles plutôt que sur des ordinateurs de bureau, nous aurons d'après moi une bonne partie de la réponse. Faisons un instant abstraction de tout le bagage associé à l'Internet fixe et portons sur l'Internet mobile un regard neuf, en oubliant la convention qui veut que la publicité soit le seul modèle de revenus envisageable.
Personne ne peut nier que la gestion de campagnes de publicité efficaces sur le Web mobile est délicate. Il suffit d'observer le format des terminaux mobiles pour voir immédiatement où se situe le défi : la taille de l'écran pose toutes sortes de problèmes d'affichage. Au niveau le plus élémentaire, ces équipements ne sont tout simplement pas adaptés à la publicité telle que nous la connaissons sur le Web.
Un autre aspect, peut-être moins évident, à prendre en compte est notre « relation » avec notre mobile. Nous l'emportons partout avec nous. Il y a fort à parier que les deux choses que la plupart d'entre nous ont en main lorsqu'ils quittent leur domicile sont un trousseau de clés et un mobile, probablement un téléphone. Sans parler de la panique qui nous saisit si nous pensons l'avoir perdu... Par conséquent, la relation que nous entretenons avec notre téléphone est bien différente de celle qui nous lie à notre ordinateur : elle est d'ordre plus personnel.
Selon B.J. Fogg, chercheur à l'université Stanford et auteur de "Persuasive Technology: Using Computers to Change What We Think and Do", notre "relation particulière" avec le téléphone mobile s'explique en partie par le fait que nous avons celui-ci en permanence sur nous. L'utilisateur s'attache ainsi plus étroitement à son mobile qu'à son ordinateur de bureau ou portable. Du reste, il partage bien plus volontiers ces derniers que son mobile, ce qui prouve leur caractère moins personnel.
Or, du fait de ce lien personnel avec notre mobile, nous consommons les contenus différemment et nous nous montrons moins réceptifs à certains types d'information. Nous souhaitons choisir ce nous lisons, écoutons et achetons (et à quel endroit), sans avoir besoin de nous le voir dicté par autrui. De ce point de vue, la publicité, par exemple, pourrait être considérée comme trop intrusive.
Je souhaiterais avancer que la publicité ne sera pas le seul moyen de monétiser le Web mobile. Le e-commerce pourrait faire l'affaire. Pensez-y : personnelles et sécurisées, les transactions peuvent être gérées via un seul compte centralisé (votre facture mobile) par l'intermédiaire de votre opérateur mobile avec qui vous entretenez déjà une relation de confiance. Ce modèle se prête bien mieux aux coupons de remise et peut facilement traiter les micro-paiements.
Nous n'en sommes qu'aux prémices et ma théorie reste à démontrer. Une récente étude de Morgan Stanley consacrée à l'Internet mobile prévoit que, tandis que la publicité représente aujourd'hui 40% des recettes de l'Internet fixe, cette proportion n'est que de 5% sur l'Internet mobile, ce qui paraît apporter de l'eau à mon moulin, ne trouvez-vous pas ? La publicité traditionnelle sur le Web n'est simplement pas adaptée à l'Internet mobile. Moi, je mise sur le modèle e-commerce. Et vous ?
MOUNA ROGER
Country Director, Acceleration
Country Director, Acceleration
Source : (http://www.journaldunet.com)