Bientôt 60 millions de cyberconsommateurs? Acheter en ligne est désormais à la portée de tous, et plus aucun secteur n'échappe au phénomène. Challenges a fait une sélection parmi les 70.000 sites marchands français.
Les grèves, ni la pénurie d'essence, ni les jours fériés n'arrêteront la déferlante de l'e-commerce. Tous les mois, 300.000 personnes découvrent l'achat sur Internet. Cette année encore, les marchands de la toile vont battre des records. "On devrait atteindre les 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires", pronostique Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). L'équivalent des recettes annuelles d'un groupe comme Auchan! En 2011, la fièvre acheteuse ne retombera pas. "L'an prochain, la croissance sera de 20%. Et autant en 2012", affirme Delphine David, de l'institut Xerfi. Il n'y a pas d'équivalent dans l'économie française.
C'est la ruée vers l'or! Plus un domaine n'y échappe. Deux sites marchands se créent toutes les heures. On en compte plus de 70.000 à ce jour en France. Faire ses courses derrière son ordinateur est à la portée de tous. Selon le Crédoc, près des trois quarts des Français ont commandé sur le Net au cours des douze derniers mois. Pour acheter leurs lunettes de vue, recevoir des légumes bio, commander les pneus de leur voiture, réaliser le meuble de leurs rêves, configurer leur future maison, essayer virtuellement un jean, troquer leur tondeuse contre une machine à laver, négocier à plusieurs l'achat d'un téléviseur...
Comment expliquer un tel engouement? Avant tout, le taux d'équipement des Français ne cesse de s'améliorer: 60% des foyers ont accès à internet. Et la très grande majorité d'entre eux surfent en haut débit.
"A la différence des Italiens, les Français ont tous une carte bancaire, ce qui facilite les paiements en ligne", souligne Marc Schillaci, le président et fondateur d'Oxatis, une plateforme qui accueille 600 sites d'e-commerce. Sans compter des réseaux de distribution fiables hérités de la vente par correspondance. Même La Poste a fait sa mue: emballage isotherme pour aliments frais, enveloppe sécurisée pour transport de bijoux, livraison dans tous les bureaux avec So Colissimo.
Du coup, l'offre sur la toile explose. Internet n'est plus le terrain de jeu uniquement des géants du textile, de l'alimentaire et du high-tech. Chacun peut s'offrir une vitrine. Le petit commerçant de quartier élargit d'un coup sa clientèle à tout le territoire et au-delà. La boutique Univers Broderie installée dans la rue marchande de Fécamp (Seine-Maritime) livre aujourd'hui ses fils et ses toiles jusqu'aux Etats-Unis et au Japon. Philippe David, ex-cadre d'Auchan, a d'abord créé un site de perles, puis de tricots, de chaussettes, d'essuie-glaces et enfin de rasoirs qui est devenu la référence en matière d'épilation pour les femmes. GDbôbalcons est spécialisé dans les fleurs artificielles. Son site propose plus de 800 références. Mais la notoriété et la confiance ne se gagnent pas en un jour. "Quand un e-commerçant se lance, un visiteur sur 1.000 seulement passe commande", relativise Marc Schillaci.
Pourtant, les uns après les autres, les freins à l'achat en ligne sautent. De nouvelles technologies permettent de mieux apprécier les produits: 3 D, webcams, films de synthèse deviennent des outils courants pour vendre. Grâce à la "réalité augmentée", le site Achatdesign.com propose d'intégrer un meuble sur une photo de son intérieur avant de se décider. Plus spectaculaire encore, la marque textile Bonobo a mis au point une cabine d'essayage virtuelle sur son site Letopdelete.com: à partir d'une photo ou avec sa webcam, l'internaute peut, de chez lui, "revêtir" toute la collection de cette enseigne. Tout aussi innovant: des opticiens en ligne ont développé un logiciel de mesure d'écart pupillaire afin de permettre l'essai virtuel de lunettes.
La révolution mobile
Internet bouscule les règles de la distribution. Les acteurs historiques de l'e-commerce créent des galeries commerciales géantes: au-delà des produits high-tech, Pixmania est maintenant présent dans la bagagerie, la puériculture, la jardinerie. "Au deuxième semestre 2011, nous allons investir le marché de l'occasion", révèle Jean-Emile Rosenblum, cofondateur du groupe. Tous repoussent leurs murs virtuels: eBay, Amazon, Fnac. La première market place française, Rue du Commerce, a vu ses ventes s'envoler de 130% en 2009. De nouvelles pratiques émergent: les internautes se regroupent pour acheter moins cher sur Groupon; ils louent leurs effets personnels pour quelques jours sur Zilok ; ils organisent des ventes événementielles entre eux sur Vente Amis; ils participent à la création de nouvelles collections textiles sur BrandAlley.
La montée en puissance de l'internet mobile annonce d'autres révolutions. Le m-commerce est déjà une réalité. A tout moment et où qu'il soit, le consommateur peut acheter ses billets d'avion sur l'agence en ligne Opodo, un canapé en cuir sur le site de La Redoute, ou encore une veste sur le nouveau portail de Zara. Quelque 8% des Français l'ont déjà fait avec leur smartphone. Lors de son 10e anniversaire, eBay France a annoncé que le m-commerce sera "la priorité" des dix prochaines années. L'an dernier, le groupe a réalisé 600 millions de dollars de ventes par ce canal dans le monde, il vise 1,5 milliard cette année. En photographiant simplement le code-barres d'un produit, l'internaute voit apparaître instantanément toute l'offre d'eBay: neuf et occasion. Le client est enfin roi.
Source : (http://hightech.challenges.fr/)
1 commentaires:
Le nombre de mobinautes devrait également dépasser d'ici 2013 le nombre d'internautes classiques...
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